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A fleur d'eau...
14 mars 2010

Belize entre mer et jungle

Nous avons pu préparer ce voyage grâce à l’agence Tide Tours qui est une association travaillant dans la protection de la nature dans ce pays en accord avec le développement et l’éducation des habitants :www.tidetours.org/
Nous avions envie de faire un périple alliant mer et rivières dans la jungle. Mais pour la partie jungle, il nous était difficile d’improviser. Après avoir donné notre budget, Tide nous a préparé un voyage sur mesure avec un guide local et surtout en nous louant de véritables kayaks ce qui est particulièrement difficile à trouver.
Plus au nord il y a bien des agences américaines faisant de la location pour naviguer dans les cayes et du guidage dans la jungle, mais nous avions plutôt envie de faire travailler des gens du coin, sans compter que le budget n’était pas du même ordre.

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Avant de partir, on en rêvait...

Logistique

Pour aller dans ce pays, il faut passer par les États Unis qui est le seul pays à desservir cette contrée par avion. Avec du temps, on peut réduire le coût en passant par Cancun (Mexique) puis en prenant le bus qui rejoint Belize City (compter au moins 6 h de trajet).
Le budget a été de l’ordre de 2000€
- 1100€d’avion
- 1100 US Dollars pour le vol intérieur, le guidage et la logistique
Le reste pour quelques repas, petits déjeuners et apéros.
Nous avons payé à la réservation 25 pour cent du séjour par carte bancaire, le reste en dollars US à l’arrivée. Les euros sont difficiles à changer et les commissions très élevées.
Certains ont pris un traitement antipaludéen à base de Nivaquine, remboursé par la SS, d’autres ont fait l’impasse.

Les participants

- Patrick et Sandrine Degouve
- Christian Locatelli di Lulu
- Philippe Brenu

Carnet de bord

Dimanche 21 février 2010-03-02 :
Comme d’habitude, le voyage pour arriver à Belize City n’a pas été de tout repos : 14 h d’attente à Atlanta, des contrôles et des enregistrement à n’en plus finir, bref, nous sommes bien calmés lorsque nous attendons l’ultime avion qui nous déposera à Punta Gorda, au sud du Belize. L’aéroport international est un aéroport en miniature. On y distribue les cartes d’embarquement comme des billets de cinéma et parmi les dizaines d’avions qui attendent sur le tarmac, mis à part celui qui nous a emmené, le plus gros ne peut transporter que 12 passagers. Pour les 6 ou 7 destinations que compte le territoire. Le notre est un monomoteur blanc et brun aux couleurs de Tropic Air. Nous survolons la cote est et entre les nuages nous devinons quelques reliefs couverts de végétation et entre lesquels serpentent des rivières chargées de limon. Sur la mer se détachent des chapelets d’atolls.

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Du ciel, nous apercevons des centaines d'îlots aux formes étranges.

Une heure plus tard, nous atterrissons sur une piste de terre battue, à notre destination. Une cabane en bois abrite les forces vives de l’aéroport. Karen, le responsable de l’agence nous accueille. C’est un jeune tchèque très avenant, pas du tout kayakiste, mais qui a organisé notre séjour.
Il nous conduit à notre hôtel « le relais St Charles » et nous prenons rendez vous pour le lendemain. Après un repas de lambis frits dans le resto du coin nous nous effondrons pour une nuit réparatrice de 12h.

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L'aéroport international de Belize City.

 

Lundi 15 février 2010 :
Après un copieux breakfast ou nous inaugurons pour certain les haricots rouges au petit déjeuner, Karen nous récupère et nous allons à l’agence. Nous y faisons connaissance avec notre guide Agapito dit Pop’s, un maya rodé à la vie dans la jungle au visage très typé un peu mélancolique mais qui nous assurera, nous le découvrirons plus tard, de bonnes parties de rigolade, même si sa conception du kayak de mer est parfois un peu surprenante .Il nous assure que de pécher du poisson ne sera pas difficile et nous allons tous ensemble compléter le ravitaillement.

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Jour de marché à Punta Gorda

Quelques fruits et légumes sur le marché et le reste dans un petit supermarché bien peu achalandé, mais nous avons du riz, et de la farine pour les tortillas, sans oublier 2 bouteilles de Pastis achetées à l’aéroport et 2 l de rhum local. De quoi affronter l’inconnu.
Nous passons récupérer ensuite les kayaks. Aucuns n’a de gouvernail, et on a même enlevé deux de ceux qui étaient d’origine. Cela donne du matériel peu performant, mais à force nous avons l’habitude et on fait avec. Nous sommes malgré tout surpris qu’ils nous proposent à chacun un paddle float, cela ne nous est encore jamais arrivé.

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Tout caser et ne rien oublier...

Nous partons au départ de notre périple qui est la descente sur 2j1/2 du Rio Grande, l’une des principales rivières du secteur.
Petite pause dans un restaurant traditionnel ou nous découvrons les mets classiques du pays composés de riz et de haricots accompagnés de viande ou poisson avec de la sauce pimentée et du jus d’oranges fraîches dont le pays est grand producteur.
Après avoir quitté la principale et unique route goudronnée qui traverse le pays, le 4X4 et sa remorque empruntent une courte piste qui nous mène au bord du rio Grande. La rivière n’est pas encore importante mais le débit est suffisant pour la navigation.
Le chargement des kayaks nous prend une bonne heure et nous embarquons vers 14h.

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En amont du rio Grande, le courant nous porte et nous pouvons observer la forêt tranquillement.

Nous entrons rapidement dans la jungle et au gré de quelques rapides nous sommes bientôt entourés de grands arbres spectaculaires et variés dans une végétation luxuriante .Nous avançons plutôt doucement guettant les animaux insolites. Les oiseaux ne manquent pas, nous faisons fuir des martins pécheurs multicolores, des hérons et des cormorans. De grands rapaces posés sur les perchoirs uniques que représentent les gigantesques arbres disséminés ne bougent pas à notre passage. Munis pour la plupart de jumelles nous admirons. Plus loin, Pop’s attire notre attention. Sur la berge, presque invisible, un gros iguane veille, totalement immobile .Sur des branches, au dessus de nos têtes, un autre se prélasse au soleil. Nous en verrons d’autres perchés ainsi dans les arbres.

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L’heure tourne et notre guide estime bientôt qu’il est temps de trouver un lieu de bivouac. Il n’a pas un endroit précis de prévu et ce n’est pas chose simple à notre avis car les berges argileuses sont abruptes et la forêt est très dense. Pop’s s’arrête bientôt devant une vague berge un peu moins pentue pour hisser nos kayaks. Pendant que nous les tirons un peu hors du cloaque, il s’affaire avec sa machette pour dégager un coin de forêt. En moins d’une heure, nous disposons d’une place suffisante pour poser deux tentes, Lulu et Philippe ayant tout de suite optés pour la cohabitation vu l’exiguïté du lieu. Nous constatons qu’il aurait été certainement plus simple de prendre des hamacs avec moustiquaires et bâche anti pluie.

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Enfin un endroit où accoster !

 

La nuit tombe vers 18h et Pop’s s’affaire pour allumer le feu, couper savamment le bois adéquat pour faire un support à la marmite. De toute manière, il n’a pas prévu de réchaud au moins en secours et nous sommes impressionnés par sa dextérité. Il nous demande ce que nous voulons manger, comme si on en avait la moindre idée .Il y a différents menu ?...Nous lui proposons de cuire du riz et il nous y ajoute une sauce de son cru pour l’agrémenter. Pendant qu’il cuisine, nous inaugurons notre premier apéritif et lui faisons goûter au pastis. Adopté sans problèmes.

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Camping 4 étoiles taillé à la machette.

Avant 20h, nous filons dans nos tentes pour une nuit de près de 10h. Pop’s quant à lui, dort à même le sol sur un tapis de palmes astucieusement disposées. Durant la nuit, nous sommes réveillés par des hurlements de singe qui couvrent les ronflements de Lulu.

Mardi 16 février 2010 :
Nous nous levons avec le jour vers 6h car la journée va être longue. La jungle s’éveille et devient bruyante. Les oiseaux s’interpellent.
Nous embarquons avant 8h. Guettant toujours la faune nous voyons des singes qui occupent un arbre qui surplombe l’eau. De leur perchoir, ils nous observent, puis, ils commencent à uriner sur notre passage avant de pousser des hurlements abominables. Ce sont des singes hurleurs.
Le cours d’eau serpente désormais dans une jungle un peu moins dense ou les berges sont couvertes de gros liserons. Nous rencontrons nos premiers toucans posés dans les grands arbres, mais aussi des perruches et des couples de perroquets passant au dessus de nous. Pop’s nous signale un crocodile, mais nous n’avons pas le temps de le voir avant qu’il plonge. Le rythme s’accélère un peu, mais l’étape est longue, il faut avancer..

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Petite pause dans un affluent du rio Grande

Nous trouvons enfin un endroit pour marquer une pause vers 12h30 dans un petit bras de rivière. L’accès est bien marécageux et Lulu manque d’y laisser ses chaussures.
Pop’s allume prestement un feu et nous nous faisons une grosse portion de nouilles chinoises. C’était le premier jour, nous ne sommes pas encore rodés à l’organisation locale, ou plutôt, elle à nous, mais pour les autres piques nique , nous préparerons le matin une grosse salade de riz ou de pâtes prête à être mangée à la pause, affamés que nous sommes à chaque fois. Un fruit et un café et nous ne nous attardons pas, car il reste au moins encore 2h de navigation avant le poste des Rangers ou nous sommes accueillis pour la nuit.
Peu à peu, la végétation est moins dense et nous passons le long de quelques cultures de maïs et nous arrivons vers 16h30. L’endroit est idyllique et l’accueil des 3 rangers chaleureux.

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Le camp des rangers le long du rio Grande.

Le poste se résume à une sorte de maison en bois sur pilotis au milieu d’un parc de verdure entre jungle et rivière. On met deux chambres spartiates à notre disposition Au milieu de la pelouse fraîchement tondue, de grosses fourmis transportant de petits morceaux de feuilles ont tracé de véritables autoroutes. Nous nous lavons dans la rivière avant d’aller discuter avec les gardes devant un pastis qu’ils apprécient sans réserve. Ils nous expliquent leur travail qui outre la surveillance des eaux territoriales consiste aussi à planter des arbres pour réhabiliter par endroits la jungle. Ils nous ont préparé un curry de poulet auquel nous faisons honneur.

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Philippe se lance dans la fabrication de Tortillas.

 

Mercredi 17 février 2010 :
Réveil matinal à 5h, deux des rangers se préparent pour partir à l’aube. Pop’s nous prépare des tortillas et des haricots rouges pour le petit déjeuner et nous embarquons vers 9h.Il faut une quarantaine de minute pour rejoindre l’embouchure du fleuve. La mer est d’huile et le ciel un peu chargé se fond dans l’océan ou on devine les chapelets d’îles ou nous souhaitons aller. Les premiers pélicans nous accueillent planant en escadrilles ou attaquant en piqué pour attraper leur repas.

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Le camp des rangers, un petit coin de paradis au milieu de la forêt. Leur travail consiste à protéger la forêt et le fleuve et à reboiser les rives. Dans ce camp, ils sont en moyenne 3 rangers pour une période de 15 jours d'affilée.

 

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L'embouchure du rio Grande et au fond le golfe du Honduras.

Notre but est Abalone Cayes, un poste de gardes-côtes où nous pourrons faire escale avant d’aller plus au large.
Nous coupons au plus court délaissant la plupart des îles couvertes de mangroves et où, de toute façon, il est pratiquement impossible d’accoster.
Vers midi, nous traversons un archipel d’îlots ou nous dérangeons une tribu de frégates pas farouches qui finissent par s’envoler et tournoient au dessus de nous.

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Nous entamons notre traversée vers Abalone Cayes (14 km) sur une mer d'huile.

Vers 13h30, nous atteignons enfin notre destination. C’est une minuscule île, rongée par les marées et occupée par une bâtisse spacieuse posée sur pilotis et dominée par une tour de surveillance et alimentée en électricité par des panneaux solaire. Il y a même une fosse septique pour les sanitaires et l’eau venant du toit est stockée dans de grandes cuves en plastique.

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Abalone Cayes est un minuscule îlot sur lequel est implanté un poste de ranger en charge de surveiller la réserve et de contrôler l'activité des quelques rares pêcheurs qui sillonnent le golfe.

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L'île est rongée par les marées et sont existence est désormais sérieusement menacée comme l'attestent ces toilettes à l'équilibre précaire.

Il y a un ponton, mais nous accostons sur une petite plage de sable accueillis par deux chiens, contents de voir du monde.
Le temps de saluer les rangers nombreux et moins affables que les précédents, et nous cassons la croûte sous la maison aménagée d’une table et d’appareils de musculations bricolés avec des planches, des bouts de ferraille et des poids en béton. On doit parfois s’ennuyer ici, surtout à la saison des pluies.
Cependant, la météo se dégrade. Le vent se lève, la température fraîchit.
Après une petite sieste dans les hamacs, Sandrine et Philippe décident quand même de se mettre à l’eau. La petite néoprène est bienvenue. Malheureusement, l’eau est trouble et les rares coraux sans grand intérêt. Du coup le reste de la bande renonce à se mettre à l’eau et Pop’s propose d’aller pêcher dès que le vent tombera un peu.

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Pop's, notre guide, est moins à l'aise à l'aise en mer. Il faut dire que lors d'une partie de pêche par mauvais temps, son bateau s'est brisé et il a été contraint de regagner la berge à la nage. Il nous précise, qu'il avait gardé ses chaussures aux pieds au cas où un requin aurait croisé sa route.

Finalement deux rangers sont tentés par l’idée et décident de nous y emmener avec leur puissant bateau. Pop’s prépare une ligne à Patrick, le pécheur de l’équipe pour attraper du gros. Nous embarquons à 7 et gagnons ce qui doit être un bon spot de pêche
Au bout de quelques minutes, Pop’s sort un poisson chat de la taille de la main. Il est remis à l’eau tant pour sa taille réduite que pour la faible qualité gustative de sa chair. A peine a-t-il remis sa ligne qu’une seconde touche lui donne un second poisson qu’ils s’accordent tous à conserver malgré sa modeste taille. Les prises se succèdent ensuite sauf pour Patrick mais à chaque fois il s’agit de poissons chats. Nous avons beau changer d’endroit, rien n’y fait. Nous rentrons presque bredouille à la nuit tombante.
Malgré cela, ce soir, nous mangerons du poissons avec des tortillas cuisinés par les autres rangers.
La maison est surchargée, car d’autres rangers sont en visite dans l’île et y ont passés la nuit. Il y a des matelas partout.
Patrick et Sandrine montent leur tente sur la galerie, Lulu et Pop’s leur hamac en bas et Philippe sa tente à coté d’eux sous la maison.
Au dessus, c’est un peu la java entre télé et musique et nous sortons les boules Quiès. Heureusement, à 11h cela se calme.
Il pleut pendant la nuit.

Jeudi 18 février 2010 :
Ce matin, le ciel est couvert, nous nous préparons malgré tout, prenons un rapide petit déjeuner de porridge, mais, lorsque nous somme prêts, il repleut, et nous sentons notre guide anxieux. Il a peur que la visibilité ne nous empêche de faire la traversée suivante de 7 km qui nous permettra d’aller vers des fonds plus riches en coraux.
Nous tournons un peu en rond, montons dans la guérite pour observer les alentours et, les averses se succédant, nous commençons à désespérer. Vers 10h, cela s’améliore un peu, et à aucun moment nous n’avons eu l’impression de voir devant nous une mer dangereuse. Nous insistons un peu et Pop’s accepte de partir. Nous avons l’impression qu’il n’a pas beaucoup d’expérience…

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Comité d'accueil à Middle Snake Cayes

En un peu plus d’une heure nous parvenons sur Middle snake Cayes. Le temps bien que nuageux et avec un peu de vent reste stable et nous commençons par planter nos tentes pendant que Pop’s installe son hamac. Il fait encore trop frais pour avoir envie de se mettre à l’eau.
L’île de quelques 100m de long est bordée, sur sa partie ouest, par une plage de sable. Le reste n’est qu’un marigot entouré de mangrove. Il parait qu’il y a des boas.
En retrait de la plage, une petite maison de bois, fermée, et juste à côté, une tour de guet permet d’avoir une vue d’ensemble de l’archipel.

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Le centre de l'île est occupé par un marais qui contribue à attirer les moustiques et insectes en tout genre.

Sous les arbres, un abri au toit de palmes permet aux visiteurs de s’abriter des intempéries.
Tout cela parait idyllique, mais c’est sans compter sur les mouches de sable. Ces insectes microscopiques qui nous avaient déjà un peu attaqués à la première station, se ruent sur le bas des jambes et nous dévorent en une constellation de petites piqûres. Sous l’abri, elles logent dans la toiture et s’en prennent aussi à nos têtes, ce qui fait que nous délaissons complètement ce refuge. Sur la plage, avec le vent et la proximité de la mer, l’agression est moins virulente, mais mieux vaut rester le plus habillé possible. Nous cassons la croûte et malgré la température frisquette enfilons nos combinaisons et nous mettons à l’eau pour aller voir les fonds. Pour nous qui avons un peu bourlingué, ils ne sont pas très surprenants pour leurs formes. Le corail n’est pas très abondant, mais il y a de belles gorgones violettes et une faune abondante. Nous croisons quelques beaux spécimens de mérous, barracudas, des raies peu farouches et beaucoup de poissons exotiques sur les quelques patates de corail. Le manque de soleil rend cet aquarium un peu terne.
Pendant ce temps,Pop ‘s va pécher et revient avec deux beaux poissons. Nous avions déjà récupéré un poulet le matin en partant, c’est l’abondance.

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Le ciel n'est pas de la partie mais nous ne résistons pas à aller tremper nos palmes autour de l'île.

A la tombée de la nuit, nous passons bien habillés une agréable soirée, avec poisson en papillote et poulet au lait de coco. Une foule de bernard l’Hermite nous envahit et essaie de prendre d’assaut les reliefs du repas.
La nuit sera bien agitée. On ne dort pas habillés bien sur, et les puces n’ont pas l’air d’être gênées par les moustiquaires.

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Vendredi 19 février 2010 :
Vers 6 h, la pluie qui nous a bercé une bonne partie de la nuit cesse, mais le plafond reste bas et le vent souffle encore. Vers 9 h, un rayon de soleil donne le coup d’envoi au changement de temps. Le ciel se dégage et du coup, nous décidons de démonter le camp pour rejoindre West Snake Caye. Il reste une petite houle résiduelle entretenue par une brise d’ouest. La distance est assez courte et nous parvenons à l’île vers 11h sur une petite plage de sable blanc. Bien plus petite que la précédente, elle est finalement plus hospitalière, et les puces de sables, bien que présentes, sont moins agressives.

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Arrivée à West Snake Caye

Il n’y a pas de marigot et un sentier bordé de coquilles de lambis la traverse de part en part en passant devant les vestiges d’une cabane. On retrouve une vraie végétation et espérons (surtout Lulu) voir les fameux boas dont nous n’avons pas vu de trace la veille. Peut être qu’avec le soleil…
Cette fois ci, il fait enfin très chaud et nous nous mettons à l’eau avec masque palme et tuba pour faire le tour de l’île. Pop’s est de la partie.
Comme la veille, les fonds ne sont pas très accidentés, mais la faune y est assez riche. Nous croisons deux belles langoustes, puis une superbe raie qui plane doucement a quelques brasses du rivage.
Après le repas, nous nous concertons pour la suite du périple. Nous avons normalement encore deux jours à passer dans ces îles, mais elles se ressemblent toutes, il y a les puces, et nous avons une bonne distance à faire pour rejoindre l’embouchure de la rivière que nous devons ensuite remonter. Sans compter que la météo est bonne ce qui ne sera pas forcément le cas ensuite. La jungle gagne la partie et nous décidons d’essayer de rejoindre dans la foulée la terre ferme.

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Lulu est ravi, il a enfin capturé un boa.

Philippe qui nous y a dégotté des noix de coco retourne une dernière fois en chercher au centre de l’île et faire quelques photos. Tout à coup il nous appelle car il vient de voir un gros serpent lové sur une branche près du sol. Lulu qui les adore se précipite, le capture sans problèmes et revient nous le montrer. C’est un petit boa d’1,5m au plus et il est plutôt docile. Pop’s qui voit arriver Lulu est un peu surpris et caresse la peau de l’animal avec une certaine méfiance.

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Traversée en direction de Paynes Creek

Il est temps de partir et nous prenons la mer vers 14h regonflés par ce beau temps enfin là. La houle a disparu. Nous mettons le cap sur Wilson caye ou nous croisons quelques dauphins que nous tentons vainement de suivre. Nous contournons l’île par la droite avant de rejoindre Punta negra. La cote est essentiellement bordée de mangroves et nous retrouvons pélicans, hérons et martins pécheurs en grands nombres. Nous commençons à chercher un lieu de bivouac et Pop’s laissant entendre qu’il en connaît, nous continuons d’avancer en délaissant les quelques rares possibilités d’arrêt que nous croisons. Cependant, le temps passe ,nous arrivons au débouché de Peyne Creek, et ne trouvons rien. Cela commence à grommeler, Patrick et Philippe prenant les choses en main vont fouiller une grande baie que nous avons coupée. Pop’s téléphone aux rangers pour avoir des précision sur le lieu possible de bivouac. Finalement, nous trouvons enfin une clairière qui convient parfaitement malgré les moustiques qui commencent leur offensive. L’endroit est paisible et nous apprécions le calme qui nous accompagne .Ici pas de bruit de bateau, ni d’avion, et encore moins de voiture. La nature est silencieuse et seuls quelques oiseaux se font entendre à l’aube et au crépuscule.
Nous mettons en route moult serpentins anti-moustique et attaquons les agapes bien qu’aucun poisson n’ait été péché. Pop’s nous concocte une sauce corned beef de sa composition pour agrémenter le riz et bien sur l’apéro est fournis en cacahuètes et autres chips.

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Les lieux de bivouac le long de la côte sont rarissimes. Celui-ci était inespéré.

Samedi 20 février 2010 :
Beau temps. Pop’s a contacté les rangers qui sont à l’extrémité de la savane, au bord du cours d’eau qui débouche au milieu du delta de Peynes creek. Ils arrivent vers 8h. Les deux gardes à bord d’un canot à moteur nous ouvrent la voie dans le labyrinthe de mangrove et d’îles qui s’étale derrière le chenal d’accès invisible. Pop’s se met à pécher et prend deux beaux poissons. Sandrine râle un peu contre les odeurs de moteurs et rase les rivages pour profiter des animaux surpris par son passage. Il nous faut plus de 3h pour arriver au camp. Dans ce dédale de canaux et d’îlots, nous sommes complètement désorientés et convaincus que nous aurons encore besoin d’aide pour ressortir de là.

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Pop's est un fin pêcheur et avec un matériel identique, nous rentrons presqu'à chaque fois bredouilles. Pas de doute, il a un truc...

Leur camp est installé au bord de l’eau à l’extrémité d’une savane parsemée de quelques grands arbres et de pins. Trois bâtisses se dressent sur pilotis : une pour les rangers, une avec 3 chambres pour les visiteurs et une pour la cuisine et la salle à manger. En 2001 un cyclone a tout détruit et ils ont reconstruit. En 2008, la foudre est tombée sur le bâtiment principal détruisant l’installation électrique qui n’a pas été remplacée faute de crédits.. En revanche, le camps ne manque pas d’eau et en plus des cuves alimentées par l’eau du toit, une troisième perchée en haut d’une tour de bois permet d’avoir de la pression dans les douches. Une pompe à main puisant dans la nappe permet le relevage.

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Arrivée au camp de Paynes Creek. Le décore change radicalement et les grands arbres laissent place à une savane parsemée de pins.

Une fois installés dans ce refuge 4 étoiles, et après avoir pris une douche et fais la lessive, nous faisons honneur au poulet cuisiné par pop’s. Les rangers rencontrés ont chaque fois des provisions fraîches pour nous, envoyées par Karen lors de ses échanges téléphoniques qui ont l’air de passer quasiment partout. Les gens, Pop’s inclus, passent beaucoup de temps sur leur téléphone portable. C’est aussi ça la modernité, mais nous, un peu rétrogrades, nous préférons le silence dans nos kayaks et donc nous repartons explorer l’amont de la rivière. Elle se divise rapidement en deux branches plus étroites. Nous prenons celle de gauche. Après avoir serpenté à travers des prairies et quelques bribes de mangrove, la rivière traverse une végétation plus dense qui recouvre, par endroits, tout le cours d’eau. De nouveaux oiseaux nous surprennent et les arbres sont envahis de plantes grasses et d’orchidée dont quelques une en fleurs qui nous ravissent. Nous stoppons quand la machette devient nécessaire.

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Une végétation surprenante borde la rivière.

Retour au camp à la nuit tombante, enchantés de cette petite virée. Nous observons les oiseaux multicolores attirés par les arbustes à fleurs du camp, un pic à tête rouge bruyant et de gros rapaces attendant un éventuel relief de repas. Pour le compost, c’est assez simple, il suffit d’ouvrir la porte arrière de la cuisine et de jeter les restes dans les buissons.
Nous faisons goûter le pastis à nos hôtes qui sortent petit à petit de leur réserve. Face aux cartes, nous discutons avec eux des différentes options pour rallier Punta Gordas dans les temps en variant autant que possible notre navigation et les randonnées prévues. De toute évidence, les distances sont trop grandes. Nous supprimons donc la visite d’une rivière et ils nous avanceront en tirant les kayaks pour sortir du delta et rejoindre notre prochain bivouac dans la jungle. Nous savourons les poissons frits de pop’s servis avec des tortillas.

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Le camp de Paynes Creek

Mais, la journée n’est pas finie, et vers 20h nous partons de nuit dans la savane pour essayer de voir des animaux. On se suit en file indienne sur un sentier étroit car le sol de la prairie est en fait très accidenté et plein de pièges. Les lampes balaient la nuit, mais les conditions météo se dégradent et nous faisons demi tour aux premières gouttes sans avoir vu grand-chose.

Dimanche 21 février 2010 :
Nous avons passé une bonne nuit, enfin libérés des puces de sable. Pop’s et les rangers proposent une partie de pêche vers l’embouchure de la rivière. Patrick part avec Lulu pendant que Sandrine et Philippe vont visiter en kayak l’autre branche de la rivière.

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En amont de Paynes Creek

La pêche se fait à la traîne et rapidement, Pop’s sort un gros poissons et deux autres plus petits. De son coté Patrick est encore bredouille. Une fois en mer, les rangers décident d’aller chercher de quoi agrémenter la cuisson du poisson. Nous mettons le cap sur Wild Cane Snake, un petit archipel au large du golfe. Après avoir zigzagué au milieu des îlots de mangrove, nous entrons dans un étroit chenal donnant accès à la terre ferme. D’ancienne trace d’activités et d’occupation datent d’une époque ou les mayas cultivaient là la canne à sucre.. Il reste quelques amas de pierres, des bouts de poteries, mais surtout une grande variété de végétaux consommables. Bananes plantains, cocotiers, canes à sucres et arbres à pain. Nous faisons notre marché délaissant quelques citrons pas encore murs et revenons au campement.
Sandrine et Philippe sont contents de leur ballade, ils ont vus un bel iguane des fleurs superbes et encore des oiseaux inconnus.

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La savane de Paynes Creek.

Après un repas d’œufs, de tomates et de riz, nous allons explorer la savane avec nos guides. Le soleil est très chaud et nous faisons le plein d’eau avant de partir. Ils ont chacun une machettes et nous nous enfonçons dans l’immense plaine qui s’étend derrière le camp. Curieusement, il n’y a aucun bruit, ni d’insecte, ni d’oiseaux et nous n’observons aucun animal. Pourtant les rangers nous assurent qu’il est fréquent de croiser des jaguars et autres phacochères. Nous en voyons d’ailleurs les empreintes. Au bout d’1h30 de marche nous parvenons sur le bord d’un grand marais bordé de jungle. Nous le contournons pour entrer dans celle-ci mais ici encore la faune reste très discrète et la perspective de continuer dans se qui devient un bourbier nous encourage à faire demi tour. Nous croisons enfin un animal : une grosse mygale.
Le soir c’est un festin de ragoût de poisson à la noix de coco, de bananes plantains frites,et de tortillas cuisinées par un des rangers. Dernier pastis du séjour car nos guides ont été tellement gentils qu’on leur offre le reste de la bouteille. Heureusement, il nous reste un peu de rhum…

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Après avoir traversé la savane, le sentier s'enfonce dans la jungle.

Nous nous couchons tôt car le réveil est prévu à 5h pour partir à 6h30.
Mais vers 21h30, branle bas de combat, les rangers parlent fort, Sans doute ont-ils terminé le pastis ? Mais ils s’interpellent avec Pop’s. mais après une grosse explosion au loin nous comprenons qu’un avion vient de se crasher dans la jungle et ils ont assisté à la scène. Sans doute des narco trafiquants. A la fin du séjour, nous apprendrons que c’était simplement le retour d’une navette américaine qui avait provoqué cette animation en entrant dans l’atmosphère.

Lundi 22 février 2010 :
Nous attachons les kayaks à la queue leu leu derrière le bateau des rangers. A l’origine, nous devions aller sur une île à l’entrée du golfe de Deep River, mais ils ne la trouvent pas, où plutôt elle n’existe pas car toutes celles que nous croisons sont inabordables.

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Pour sortir du labyrinthe de Paynes Creek, les rangers préfèrent tirer nos kayaks et nous accompagner jusqu'en mer.

Partout ce n’est que mangrove et aucun camp n’est possible. Les rangers, pressés de rentrer chez eux après 15j de service nous déposent finalement à un campement près de l’entrée de Golden Stream River. Le coin est bien, mais l’accès est un sentier marécageux. Une fois le bateau parti, Pop’s nous dit qu’il connaît un coin en amont plus accessible, mais qu’il faudra attendre la relève des rangers qui doit nous ravitailler avant de pouvoir continuer. Son portable est déchargé et il ne peut pas les prévenir alors il laisse un mot accroché à une branche. Nous rechargeons les kayaks et remontons la rivière une trentaine de minutes sous un soleil de plomb. La mangrove a fait place à une jungle épaisse. Le coin de Pop’s est en fait une vague bande pentue taillée en bordure de l’eau. Connaît il vraiment le coin ? Un autre endroit existe plus en amont, le block 127, mais il est à 3h de navigation.. Nous commençons par manger, et n’avons pas envie de passer le reste de la journée dans ce coin en attendant le ravitaillement.

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Sieste improvisée en attendant le ravitaillement.

Pop’s traîne des pieds mais nous faisons le forcing et partons à 14h sans avoir vu le bateau. Nouveau message laissé au bout d’une branche. La rivière devient plus esthétique, bordée d’une jungle variée et luxuriante. Au bout d’une heure seulement, contre toute attente, nous arrivons au block 127. Dire qu’on a risqué de perdre une journée en restant à attendre…C’est nettement plus confortable avec de la place pour les tentes et une vieille bâtisse en bois. Derrière cette dernière, un sentier s’enfonce dans la jungle. Pop’s va à la rencontre du bateau pendant que nous allons explorer ce sentier. Le sentier est bien marqué et nous trouvons des traces de jaguar. Plus loin un gros oiseau genre faisan nous observe du haut d’une branche qui nous surplombe. Un serpent corail rapidement identifié par Lulu fera sursauter Sandrine qui ouvre la marche. Nous faisons demi tour au bout d’une heure pour ne pas nous faire surprendre par la nuit.
Bain dans la rivière pour tout le monde. Nous sommes assaillis par des espèces de taons, des moustiques et encore quelques sand fly. En allant nous couchons nous surprenons dans un buisson un opossum qui nous regarde avec des yeux ronds.

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Le Block 127 oùnous passerons 2 nuits

Mardi 23 février 2010
La nuit a été difficile, une chaleur étouffante, des bestioles contre lesquelles nous ne savons plus que faire et en plus des bruits de la jungle, les ronflements caverneux de lulu.
Aussi le réveil est il assez matinal
Nous ne traînons pas pour partir, car être sur l’eau est la meilleure façon d’oublier les insectes. Le programme est de remonter la rivière le plus haut possible et de revenir dormir à notre camp.

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Golden Stream river offre une variété de paysages et de végétaux qui font qu'on ne s'ennuie jamais.

Elle est très belle et variée. Des palmiers de formes diverses alternent avec une végétation exubérante couverte de liserons géants et de plantes parasites. En arrière plan, de grands arbres dominent la forêt. Après une bonne heure de navigation nous passons près d’un Ressort que Pop’s a aidé à construire. Il est constitué de petites maisons perchées à plusieurs mètres du sol et implantées dans un méandre de la rivière. Des sentiers sur pilotis les relient à un bâtiment central ou se tient un restaurant avec une grande terrasse dominant la jungle, le tout en bois couvert de toits de palmes. C’est très réussi, mais il n’y a pas l’air d’y avoir âme qui vive. En amont, la rivière se rétrécit un peu et commence à prendre de la pente. Le sol souvent rocheux laisse apparaître des strates de roches sédimentaires qui forment de petits seuils et rapides. Nous en remontons toute une série et pour certains, il faut tirer les kayaks. Après 4h de pagaie, nous décidons d’arrêter. L’endroit est idyllique et permet la baignade et le pique nique sur de grandes dalles rocheuses. Les insectes nous laissent tranquilles à part quelques taons. De petits poissons viennent nous mordiller les pieds. Il y a aussi des bigorneaux qui seront pour l’apéro de ce soir.

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Nous embarquons 1h plus tard et nous laissons glisser au fil du courant et des rapides. Arrivés au Lodge, nous débarquons et les deux gardiens qui connaissent notre guide nous accueillent chaleureusement contents d’avoir de la visite. Ils nous font visiter les installations et les chambres. Nous sommes assez intéressés par une chambre pour 4 personnes avec jacousi mais à 750 dollars nous préférons notre bivouac animé. Nous nous offrons une bière sur la terrasse luttant avec les taons, mais nous ne nous résignons pas à aller à l’abri de la moustiquaire du restaurant.

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Les petits rapides en amont de Golden Stream River

Sur le chemin du retour, nous croisons une bande de chauve souris voletant d’arbres en arbres au ras de l’eau à chacune de nos approches. Elles se posent sur les troncs se confondant avec l’écorce et les mousses. Il y a bien sur toujours des oiseaux à observer.
Nos sommes de retour à notre bivouac à 17h. Les insectes sont toujours là et même si nous en avons pleins les bras, nous ne sommes guère pressés d’aller nous coucher. Pop’s installe la gamelle avec le reste de riz à fleurs d’eau dans la rivière pour piéger des crevettes qui serviront demain pour pêcher des poissons. Nuit chaude et agitée.

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La popote du soir.

 

Mercredi 24 février 2010 :
Réveil matinal avec, en bruit de fond, un concert de singes hurleurs.
Sandrine distribue à la ronde, au petit déjeuner, des antihistaminiques pour lutter contre l’irritation continuelle des piqûres d’insectes. Nous commençons à redescendre la rivière après avoir remonté un affluent ou nous sommes susceptibles de voir des lamantins. Nous n’en apercevons pas l’ombre d’un, en revanche, nous surprenons de nombreux ibis blancs. Nous continuons ensuite en direction de la mer. Patrick et Pop’s mettent leurs lignes en batteries et longent les rives en frôlant la mangrove. La première touche est la bonne et Patrick sort un poisson de 50cm grâce à son leurre en plastic. Pop’s manque une prise encore plus grosse qui lui tord son hameçon. Plus loin, près de l’embouchure il en prend malgré tout deux de bonne dimension coup sur coup.

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Enfin un poisson digne de ce nom. Ce soir c'est bombance...

Dans la baie nous délaissons Middle River pour gagner 7 Hills mais heureusement pour nous nous avisons un ponton ou nous espérons casser la croûte, car la mangrove est partout et il est impossible d’accoster.
C’est le ponton d’une résidence privée gardée par deux hommes dont un est armé. Sandrine leur demande la permission de s’arrêter et nous déjeunons à l’ombre d’une paillote à l’extrémité du ponton, rafraîchis par la brise qui éloigne les insectes.
Pop’s connaît l’un d’eux, et il nous explique que cette propriété est celle d’un ancien militaire américain peu commode et surtout désireux de ne voir personne s’approcher de son havre de paix. Heureusement, il est absent pour longtemps.
Après cette pause, nous entrons dans la rivière suivante. Comme ses voisines, elle débute par un chenal bordé de mangrove. A quelques centaines de mètres, le cours d’eau se rapproche d’une colline richement boisée. Un antique quai en brique et en béton sert de débarcadère. C’est ici que nous camperons, entre la mangrove et la jungle dans une petite clairière. Ici et là on trouve des vestiges de l’époque ou les anglais exploitaient la canne à sucre.

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Le camp de 7 hills est implanté sur d'anciens vestiges d'exploitation de cannes à sucre datant de la fin du XIX° siècle.

Pendant que Pop’s s’occupe de cuisiner les poissons, nous partons visiter l’amont de la rivière escortés par 5 ibis blancs et gris. Très rapidement, la mangrove prend le dessus et après quelques méandres, nous sommes bloqués par la végétation. Nous repartons dans l’autre sens et ressortons de la rivière pour visiter la baie. L’eau peu profonde a bien chauffé et la température doit dépasser les 30°. Petite baignade et lavage loin des insectes.
De retour au camp, nous installons les couchages et prenons notre apéro qui est maintenant composé de rhum au jus d’oranges frais, car nous en avons tout un stock à l’avant d’un Kayak. Il y a tellement de poisson que nous n’arrivons pas à tout manger et nous mettons les restes à l’abri dans un kayak loin des fourmis et animaux nocturnes.
La nuit est plus fraîche et les sand fly semblent nous avoir oubliés.

Jeudi 25 février :
Mauvaise surprise ce matin, avec la marée basse, l’avant du kayak de Patrick attaché à un arbre est resté coincé sous le ponton, noyant sous la pression de l’eau tout le caisson avant et son contenu : du riz, des biscuits, des pâtes chinoises des vêtements de rechange… Pop’s est mort de rire et sa bonne humeur prend le dessus. Il fait beau, nous faisons le tri et mettons à sécher ce qui peut l’être.

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L'accès à l'ancienne exploitation de cannes à sucre n'a rien d'évident et il faut traverser une jungle parfois épaisse en contournant collines et marais.

Vers 8h30 un bateau arrive avec un ranger jovial qui va nous accompagner dans notre randonnée. Nous n’avons pas encore fini notre poisson et il y fait honneur. Il nous apporte des noix de coco et encore des oranges. Nous devons aller essayer de retrouver the Old Sugar Mill, une ancienne exploitation de canne à sucre perdue dans la jungle et reliée à l’époque par une ligne de chemin de fer. Nous partons vers 9h. La trace que nous suivons n’est pas toujours très marquée, en croise d’autres et nos guides hésitent à plusieurs reprises. Par précautions, ils balisent de bandes rouge ou de coup de machettes sur les arbres.
Dans la première partie plus humide, nous repérons encore des traces d’animaux. La forêt s’éclaircit ensuite et la sente louvoie entre les collines. La végétation est très variée avec des arbres gigantesques et d’autres plus petits aux formes tortueuses. De certains pendent d’immenses racines qui rejoignent le sol en formant des arches, d’autres sont hérissés d’épines dangereuses et d’autres encore sont envahis par les lianes et les orchidées.
Finalement, au bout de 2h, nous parvenons à l’ancienne usine. Surgit alors une masse informe composée d’engrenages monumentaux,de cuves et de moteurs colonisés par une végétation à laquelle rien n’a résisté. Hormis ces amas de ferraille, il ne reste presque rien de l’exploitation. La forêt a tout englouti. Pop’s allume un feu pour chasser les insectes et nous déjeunons les tortillas qu’il nous a préparées, accompagnées de quelques boites de pâté de jambon, de poivrons, d’olives et de fruits. Nous goûtons aussi des pousses inconnues grillées dans le feu.

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The old Sugar Mill, un véritable décor de sciences fiction perdu au milieu de nulle part.

Nous revenons aux kayaks en début d’après midi en ayant le plaisir de retrouver nos ennemis piqueurs.
Nous plions bagages et partons en direction de Punta Gordas, laissant le rangers regagner Paynes Creek..
La cote reste assez monotone et à la mangrove succède la mangrove. Certains coupent les baies, d’autres font du rase mangrove se laissant bercer par le défilé de verdure avec parfois quelque oiseau à surprendre.
Deux endroits permettraient de bivouaquer mais notre guide a envie de se rapprocher de notre destination finale et nous poussons jusqu’à la plage de Marco Amaya.
Nous y arrivons vers 16h et l’endroit est effectivement très accueillant avec une vraie plage et derrière une forêt clairsemée adossée à la jungle plus épaisse. Les sand fly nous attendent. Le vent et la fumée dégagée par les nids de termites que Pop’s a enflammés nous protègent un peu.

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La côte entre Gold Stream River et Punta Gorda

Cela sent la fin, nous finissons la bouteille de rhum et mangeons en apéro divers légumes cuits en papillottes. Sandrine cuisine ensuite des spaghettis à la bolognaises avec un mélange de pâtes chinoises. et de corned beef.. Pour le dessert, les flocons d’avoines ayant pris l’eau, elle fait du riz au lait et au caramel…
Une ballade digestive s’impose et nous allons faire un tour sur le sentier qui s’enfonce dans la jungle. Nous nous couchons vers 20h, le vent tombe et les sand fly nous attaquent.

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Le bivouac de Marco Amaya

Vendredi 26 février 2010 :
Réveil à 6h sous un ciel bas. Le vent se lève et chasse les nuages. Nous ne sommes guère pressés car nous ne sommes pas très loin de Punta Gordas. Nous partons un peu après 8h, après avoir pris un dernier bain. Le vent forcit un peu mais la houle reste modeste.. Après une partie de mangrove, nous retrouvons la jungle plus attrayante avec de grands arbres. Nous recroisons l’embouchure du Rio Grande. Encore une petite heure et nous rejoignons les hangars à kayaks de Tide tours par une petite rivière qui traverse Punta Gorda..
S’ensuit la traditionnelle séance de nettoyage et de rangement. Karen nous rejoint avec le reste de nos affaires et ensembles, nous allons déjeuner dans une auberge juste à coté.
Nous retrouvons notre hôtel et l’après midi, comme nous avons quartier libre nous allons visiter en détail le village, achetant des bijoux, des hamacs et une plancha. Mais nous sommes de bien piètres clients pour les quelques marchands de souvenirs.
Le soir, nous sommes seuls pour le repas et nous avisons une minuscule gargote où du poulet grille sur un barbecue. Nous négocions le repas pour 3 dollars US, on nous installe une table dehors et nous allons acheter des bières fraîches à l’épicerie en face. Il y a même de la bonne musique et plus de Sand fly, enfin..

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En revenant vers Punta Gorda

Samedi 27 février 2010 :
C’est la journée culturelle et nous partons avec Pop’s et Karen visiter les ruines incas de Lubantuum. Il faut déjà 2h de voiture dont une bonne partie sur une piste. Cela nous permet de voir la vie dans la campagne. La diversité des ethnies est bien réelle et nous croisons des noirs rastas, des mayas typés mais aussi des Amish d’origine allemande et habillés traditionnellement comme il y a 2 siècles. Ils se déplacent dans des carrioles tirées par des chevaux car il rejètent toute assistance mécanique..
La cité se situe sur une petite colline qui émerge de la jungle. Ce sont les premiers reliefs de la chaîne maya qui s’étend du nord au sud du pays. Pop’s nous fait la visite mais nous ne sommes pas passionnés guettant encore les animaux à surprendre. Toutefois, l’endroit dominant la jungle est plaisant et l’évocation de cette civilisation, intéressante. En plus, il n’y a quasiment personne.

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Le site maya de Lubantuum

Nous passons ensuite chez Pop’s qui habite un village voisin. Sa maison se réduit au strict minimum, par choix d’après Karen : 4 murs, un toit de tôle, une TV, un réfrigérateur. A côté de la maison principale, une cuisine indépendante sous un toit de palme abrite un foyer en terre alimenté au bois. Sa femme a préparé un poulet aux ignames. En fait, il s’agit plutôt d’un coq à la chair très ferme voire récalcitrante. C’est épicé, sportif, et Karen déclare forfait tandis que nous nous acharnons par politesse.
L’après midi, nous allons à la Blue Cave, une grotte située en direction du Guatemala. Nous longeons des pitons calcaires qui nous rappellent les karsts asiatiques. Au bout d’1h nous garons le minibus au bord d’une belle rivière et Pop’s nous invite à prendre nos combinaisons de plongée et nos maillots de bain car la cavité est aquatique. Nous n’avons rien de tout cela car l’info n’est pas vraiment passée ce matin.

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Blue Cave, une superbe rivière souterraine que l'on peut parcourir en maillot de bain. Cela nous change des tannes de Savoie étroites et où la température de l'eau excède rarement 5 ou 6°.

Tant pis, nous allons voir quand même. Un joli sentier remonte le long du ruisseau. Quelques aménagements dans un état vétuste indiquent qu’il existe une petite activité touristique. Après 10 mn, nous parvenons dans un cirque rocheux ou la rivière cascade le long de gros gradins de tuf. Deux grands porches donnent accès à la cavité. Dans celui du bas, la rivière s’écoule dans des bassins limpides et de plus en plus profonds. De toute évidence, il faut nager pour aller plus en amont. Qu’a cela ne tienne, l’eau est chaude, et une fois n’est pas coutume, nous ferons de la spéléo en slip. Patrick, Lulu, Philippe et Pop’s se lancent dans le premier lac munis de chaussures de kayak, d’une tikka chacun et d’une lampe de plongée pour tous. Le premier bassin fait 50 m, mais la douceur de l’eau, et la beauté du conduit qui se profile nous pousse à continuer. Avant d’être kayakistes nous sommes surtout des spéléo, et nous allons aussi loin que possible, alternant natation et franchissement de petites cascades. A un moment, un conduit latéral rejoint un petit orifice s’ouvrant dans la jungle. L’eau est cristalline et ne se trouble même pas à notre passage. Au bout de 300 à 400m, nous nous arrêtons au pied d’une cascade.. Un peu plus haut, on entrevoit un conduit supérieur que l’on pourrait atteindre facilement par une escalade de 6 ou 7 m. Sans casque, en slip et en baskets, cela semble un peu OléOlé, de plus, Pop’s ne semble guère dans son élément.
Nous revenons donc tranquillement en se disant qu’une petite expé spéléo au Belize pourrait être un projet motivant. Une graine est semée, il ne lui reste plus qu’à germer.
Retour vers Punta Gordas pour un dernier repas avec Karen et sa femme Biologiste à Tide.

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Commentaires
Y
a quand une expe speleo au Belize ?<br /> meme si les sand fly ne donnent pas trop envie de les connaitre.<br /> encore un beau voyage.<br /> <br /> yann
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