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A fleur d'eau...
29 mars 2009

Autour de Coron (Philippines - 2009)

Nous sommes de nouveau 6 pour aller chercher la chaleur au cœur de l’hiver : Patrick et Sandrine Degouve, Philippe Saladin, Pierre Durlet, Carole Zakin et Dani Edo Teys.
Après de longues recherches de destinations nouvelles adaptées à notre envie de kayak cool dans des paysages variés, nous avons trouvé un loueur sur l’île de Busuanga au nord de Palawan aux Philippines. Des cartes assez précises téléchargées sur Internet nous ont ensuite permis de dégrossir notre périple avant notre rencontre avec notre correspondant, Greg Hutchison.
Au final, nous sommes partis 17 jours, mais, en décomptant l’acheminement (4 vols), il nous restait 13j de navigation pleine.

Carnet de voyage :

  • Vendredi 6 Février 2009 :

Dès l’aéroport de Lyon, notre voyage prend un tournant inattendu en raison de la neige qui paralyse l’aéroport d’Heathrow ( Londres). Heureusement, nous sommes arrivés 3 h en avance, et l’employé de British Airways s’est donné beaucoup de mal pour nous trouver, en dernière minute, des vols pouvant s’ajuster au dernier transfert qui nous avait été pris de Coron, et dont nous devions récupérer les billets juste au départ. Après un Lyon-Nantes-Paris-Singapour-Bangkok-Manille, il a fini par nous trouver un Lyon-Vienne-Dubai-Manille qui convenait parfaitement. Du coup, nous avons eu un aperçu des bienfaits ou méfaits du surbooking, car nous ignorons où il a pu dénicher ou ces places ? C’est sans doute là le privilège des premiers arrivés…
Nous étions d’autant plus contents de cette nouvelle option avec la compagnie Emirate que nous avions déjà appréciée pour ses copieux plateaux repas, et son confort, détail important quand on doit se morfondre plus de 15 h dans des avions.

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La ligne Manille Coron est assurée par de gros bi-moteurs aux horaires fantaisistes quand les vols ne sont pas carrément annulés (par chance, au retour le notre est parti avec près de 2 heures d'avance !!!).

  • Dimanche 8 février :

Après une courte nuit dans le terminal 3, pour laquelle nous avions prévu les Termarest, nous embarquons enfin dans le bimoteur qui nous mène à Coron en une heure. Le ciel est clair et nous avons un aperçu de ce qui nous attend.
A l’arrivée, il nous manque le bagage de Philippe, mais on pourra certainement fractionner l’itinéraire pour le récupérer. Cela me conforte dans le fait de prendre le minimum vital en bagage à main, car cela arrive souvent...
Un minibus nous attend pour rejoindre Coron, une trentaine de kilomètres plus à l’est. Nous sommes nombreux sur une piste chaotique ou nous évitons des tronçons bétonnés qui ne sont pas encore en service et aussi les ponts en construction que nous contournons à gué dans les ruisseaux.. Le paysage alterne des collines pelées, d’autres couvertes de jungle, et le long de la route, quelques prairies, rizières et bananeraies, entourant des maisons de bambou cernées de bougainvilliers et de fleurs multicolores. Nous apprécions la chaleur humide après l’hiver particulièrement rigoureux que nous subissons en France. Il n’est pas question de profiter de la climatisation et nous profitons du paysage, vitres ouvertes nous recouvrant petit à petit de poussière.
Greg nous accueille dans son hangar à matériel accompagné de sa femme philippine et de ses deux enfants. Après un premier contact sympathique, nous allons manger dans un petit restaurant tenu par un français pour voir les questions pratiques avant de faire les courses. Nous goûtons les premiers plats locaux à base de poissons et fruits de mer, mais sommes un peu déçus car c’est très peu épicé.
Greg nous donne les cartes et nous convenons de faire déjà le tour de l’île de Coron, puis de revenir chercher le bagage de Philippe. Il nous prête un téléphone portable, car pour nous qui n’avons pas réussi à utiliser les recharges téléphoniques locales, cela coûte très cher. Ensuite, nous irons plus à l’ouest et il nous récupérera au village de Busuanga à la fin du périple.
Il nous accompagne ensuite dans les petites échoppes pour faire les courses. Nous sommes bien rodés, et un tuk tuk ramène tout au ponton de départ.

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Au départ de Coron

Nous avons droit à des kayak neufs ce qui est bien appréciable. Nous sommes prêts vers 17h seulement, et nous affrontons un fort vent d’est pour aller rejoindre la pointe de l’île de Coron ou il y a un bivouac. Nous ne chômons pas, car la nuit tombe à 18h, et c’est dans la pénombre que nous arrivons. C’est un petit coin de paradis sommairement aménagé par les locaux avec des tables de bambou. Un petit écriteau indique qu’une somme de l’ordre de 100 pesos est demandée. La plage ombragée est bordée par des lames de lapiaz spectaculaires. Premier apéro, premier repas fait sur le réchaud à essence, et aussi le dernier, car nous ferons ensuite tout au feu de bois. Nous avons d’ailleurs acheté une petite grille sur le marché pour faire griller le poisson prochainement pêché et cuire le pain de Sandrine.
Nuit de plomb.

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Premier bivouac au milieu des lapiaz acérès

  • Lundi 9 février :

A notre réveil, nous sommes enchantés par le cadre. La marée est basse, et un homme arrive qui commence à balayer la plage des déchets végétaux qui y ont déposés par la mer et des tumulus de sable faits par les crabes. Plutôt timide, il prend l’argent que nous avons préparé, mais continue de balayer sa plage refusant de boire un café avec nous. Le vent est encore très fort pour aller vers le sud de l’île, aussi nous revenons vers l’ouest ou nous sommes plus protégés, et si nous avons des nouvelles du sac, nous irons le chercher en fin de journée. Le cap franchi, le vent ne nous gène plus et nous longeons la cote lapiazée et déchiquetée. Quelques précaires habitations occupent la plupart des plages. Montés sur pilotis, ces abris fragiles abritent quelques familles de pécheurs. La cote est parsemée de criques, d’îlots sculptés et nous nous faufilons partout avec plaisir. Des ponts rocheux et de courtes grottes permettent parfois de passer de l’une à l’autre. A d’autres endroits, il faut se glisser dans d’étroits chenaux occupés par la mangrove. Plus loin, nous visitons moyennant 75 pesos le lac Barracuda qui se niche au milieu du lapiaz derrière un rideau de lames acérées. C’est l’attraction du coin, et la somme payée aide les communautés qui vivent sur l’île. En fait les touristes sont rares. Nous prenons masques et palmes et nageons dans cette eau saumâtre d’une incroyable limpidité. Malheureusement, la vie et la flore y sont absentes.

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De multiples criques jalonnent la côte nord de l'île. Certaines permettent d'accéder à des lacs d'eau saumâtre aux eaux cristallines.

Un peu plus loin, dans une anse discrète, nous parvenons à un autre lac. Un petit village occupe le fond de la baie et un sentier permet d’accéder au plan d’eau après avoir profité d’un magnifique point de vue. Nouvelle trempette. Le temps passe vite et il faut déjà trouver un lieu de bivouac. Greg nous a laissé un message pour nous dire que le bagage n’est pas arrivé.. Nous nous installons donc sur une petite plage en revenant sur nos pas.

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Second bivouac...

  • Mardi 10 février :

Un varan nous tire du lit vers 6h30. Le vent qui s’est encore manifesté sous forme de violentes bourrasques est presque tombé. Nous chargeons les kayaks et revenons sur la cote ouest pour entamer le tour de l’île si la météo le permet.
Nous repassons le cap après avoir coupé au plus court, puis la plage du premier soir. La suivante est habitée, et pensant être peut être juste en eau, nous nous arrêtons pour en demander en laissant une petite obole. La plage est méticuleusement entretenue.
Ensuite, nous longeons l’impressionnant massif calcaire constituant l’échine de l’île. Quelques habitations occupent encore les rares endroits plats, mais, ici, aucune trace de tourisme.
Plus nous avançons vers le sud, plus le paysage devient grandiose. Patrick en profite pour jeter sa traîne et réussit à prendre un barracuda et deux aiguillettes.

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La côte sud-ouest de Coron est bordée de hautes falaises calcaires.

Il n’y a plus de vent, la mer est calme. En se rapprochant du cap, les endroits de bivouacs deviennent plus rares. Nous hésitons un moment face à une superbe plage flanquée d’un îlot déchiqueté, mais, il est à peine 16h et nous nous régalons de cette navigation si belle, alors, nous continuons. La baie repérée ensuite sur la carte n’est pas utilisable. La suivante est occupée par une multitude de gens qui semblent cultiver la terre, et c’est finalement dans la troisième que nous nous installons. Une plaine couverte de végétation la prolonge et nous sommes encadrés par des pitons rocheux imposants, hélas cassés dans leur partie basse, peut être pour récupérer des matériaux de construction ? Sans être complètement défiguré, le paysage affiche de belles cicatrices qui seront longues à effacer. Nous profitons avec délice des dernières heures de jour, allant chercher comme chaque soir du bois pour la cuisine ou en partant à la pêche pour Pierre qui n’a encore rien pris. Des enfants viennent jouer en pirogue dans la baie, ils accostent et vont d’après leur lampe voir une grotte, mais ils ne viennent pas nous voir
Les prises de Patrick sont cuites en papillotes, et Sandrine prépare le pain pour le lendemain…

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Bivouac au sud de Coron

  • Mercredi 11 février :

Réveil à 6h. La marée est basse et des pécheurs venus à pied de la baie voisine arpentent la plage découverte chassant les poissons piégés, les concombres de mer et divers coquillages. Nous allons les voir pour voir ce qu’ils ont ramassé et essayer de comprendre leurs techniques : ils frappent une racine avec un bâton, et cela fait sortir le poisson ou l’anesthésie ? Ils ne parlent pas anglais, et c’est difficile de communiquer. Comme la plupart des gens que nous rencontrerons, ils sont doux, un peu timide et peu curieux de nous connaître plus.

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Au petit jour, des pêcheurs à pieds viennent récupèrer les poissons piégés par la marée basse.

Nous profitons de ce réveil matinal pour essayer d’aller voir la grotte, mais revenons bredouilles, non sans avoir vu quelques varans timorés.
Nous reprenons tranquillement la mer pour franchir le cap au sud de l’île. Sans vent, la houle est confortable, mais les hautes falaises et le peu de refuges nous font apprécier notre chance avec la météo.
La remontée vers le nord est très belle et les hautes parois au bas desquelles nous nous sentons tout petits n’ont pas impressionné les chasseurs de nids d’hirondelles qui ont bâti d’incroyables échafaudages en bambou pour atteindre les porches à plusieurs dizaines de mètres de hauteur.

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Des échafaudages de bambous témoignent de l'audace des chasseurs de nids d'hirondelles. Il n'ont pas hésité à franchir des surplombs pour atteindre le petit porche visible en haut de la photo de droite.

Soudain, la muraille s’interrompt pour s’ouvrir sur une baie profonde aux eaux paisibles flanquées de jolies petites plages toutes occupées par des maisons de bambou. A l’austérité du cap succède une incroyable sérénité. Quelques enfants s’approchent à distance de nous dans de petites pirogues. Dani, qui travaille la langue essaie de communiquer, car l’anglais ne sert à rien. Au milieu sont installés des cordelettes pour la culture d’algues où les femmes aussi bien que les hommes travaillent. Nous ne semblons pas les perturber et ils ne s’intéressent pas à nous spécialement. Nous ne voulons pas troubler ce calme et poursuivons notre navigation.

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Des cultures d'algues soigneusement entretenues.

Les hautes parois calcaires s’imposent à nouveau et nous débouchons dans une autre baie dont nous explorons chaque recoin de mangrove ou de labyrinthe d’îlots. Les eaux passent du turquoise au bleu foncé. Nous nous accordons une petite plongée, mais l’eau est un peu trouble et il n’y a pas énormément de poissons. Nous repartons et avons bien du mal à trouver un endroit ou débarquer pour notre pause repas. Nous visitons un lagon caché auquel on accède par un étroit chenal. Quelques singes nous font une démonstration d’escalade. Nous aurions bien du mal à les suivre bien que pratiquant cette activité tant la roche est abrasive.

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Quand la mangrove colonise les lapiaz...

Enfin, nous nous arrêtons dans un coin de mangrove ombragé par la falaise ou nous pouvons débarquer sur des rochers et attaquer notre salade et un bel ananas. Le café est finalement bu toujours froid, cela évite de faire chauffer de l’eau, et les 10kg de bagage nous ont fait renoncer au thermos.
La baie est très grande, cernée de mangrove, et on voit partout des maisons sur pilotis. C’est le village de Cabugao, mais nous n’en trouvons pas l’accès dans ce labyrinthe. Nous n’avons besoin de rien, et nous continuons. Les parois s’abaissent, mais pas de bivouac en vue. Vers 16h ; nous avisons 3 plages toutes plus petites les une que les autres, alors nous continuons. Finalement, la nuit étant proche et toutes les plages occupées, nous nous dirigeons vers le second village de l’île, Bangwang Daan. Notre arrivée ne manque pas de susciter la curiosité. Nous nous adressons à un adulte en train de ramasser des sortes de palourdes et lui demandons l’hospitalité avec moultes gestes expressifs. Un peu surpris, il nous propose finalement de nous héberger dans sa maison. Il s’appelle Maximo, nous présente sa femme Laetitia qui nous accueille avec un grand sourire édenté. Grâce à Dani et ses rudiments de langue, nous leur demandons s’ils peuvent nous faire à manger moyennant un peu d’argent. Un voisin nous propose des poissons, une dame un poulet vivant. Nous acceptons tout, les prix étant modiques.

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Le petit village de Bangwan Daan et la maison de nos hôtes.

Nous disposons donc d’une pièce au sol en terre battue dont une partie du toit laisse voir le ciel par ses nombreux trous. Nous sommes cernés par les poulet qui vivent là, et divers matériel de pêche. Nous montons nos moustiquaires et profitons de cette intimité pour nous changer. Ensuite, pendant que le repas se prépare, nous partageons avec nos hôtes et leurs voisins, un punch et des pop-corn, confortablement installés sur une banquette de bambou qui court autour d’une avancée abrité prolongeant la maison. Le repas sera bien agréable, nous distribuons des gâteaux secs pour le dessert. Cependant,la nuit sera animée ; entre les coqs qui chantent à n’importe quelle heure, le cochon contre la maison et les bruits des divers animaux qui transitent par notre « chambre ».

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Carole et Pierre bénéficie du lit réservé aux invités...

  • Jeudi 12 février :

Réveillés tôt, donc, nous profitons du feu de bois brûlant en permanence dans la petite cuisine spartiate pour faire notre petit déjeuner de flocons d’avoine. On nous offre de l’eau chaude pour le café et le chocolat. Gare au coq qui sans gène a vite fait de se retrouver dans nos assiettes. Nous donnons à nos hôtes une petite somme pour leur hospitalité ainsi que du riz et tous les légumes qui nous restent car nous allons passer à Coron dans la journée et nous pourrons nous ravitailler.
Nous allons avant de partir visiter un peu le village qui se développe vers la zone de mangrove du fond de la baie et ou il y a un ponton qui constitue l’accès principal depuis la mer.

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Le village de Bangwan Daan

Les maisons sont en bambou, montées sur pilotis. Certaines sont ornées de fleurs multicolores avec de petites haies du même matériau, d’autres sont en piteux état. Au ponton, un responsable officiel nous accueille, mais courtoisement, nous interdit l’accès au village proprement dit. Ici, le tourisme est règlementé voir interdit pour préserver les populations. Nous reprenons la mer en direction des sources d’eau chaudes qui se trouve sur notre chemin. Nous faisons une courte traversée, abandonnant les falaises et prenons la direction de Coron. Une petite passerelle nous signale les sources. Sandrine craignait la foule, en fait,il n’y a qu’un couple dans ces bassins en forme de gours qui nous décrassent un peu dans une eau sulfureuse à 40°.
Nous longeons ensuite la cote pleine d’habitations et de bateaux jusqu’à Coron et le ponton d’où nous sommes partis.
Retour à la civilisation, nous sortons nos sacs ikéas pour aller faire des courses. Mais déjà, nous avons très faim et entrons dans un restaurant aux allures de cantine tenu par une matrone peu avenante. Mais, il y a des bières fraîches alors nous restons pour tester les différentes marmites. La cuisine n’est pas mauvaise, mais, cela n’est pas du tout épicé. Greg nous rejoint et annonce l’arrivée du sac perdu vers 16h. Nous mettons au point les derniers détails de notre récupération à la fin de notre périple.

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Petite averse tropicale sur Coron...

Nous en profitons aussi pour recharger des batteries d’appareil photo et cela nous sera facturé. En sortant, nous sommes surpris par une violente averse qui vide les rues. Nous faisons nos courses sous les auvents entre les gouttières et chargeons un triporteur qui ira aussi au magasin d’eau pour refaire nos réserves.
Nous sommes à nouveau d’attaque à 16h30. Nous gagnons un petit îlot près de Dinanglet island et installons notre bivouac à la nuit tombante. Le coin est accueillant malgré quelques ordures.

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Le décor change. Après les pitons calcaires, les montagnes chocolat...

  • Vendredi 13 février :

Nous partons vers 8h30 après avoir brûlé ce qui traînait. Direction l’île proche ou nous plongeons sur les récifs coralliens qui sont bien plus riches en faune et formations diverses. Nous rejoignons ensuite Uson Island que nous longeons par le sud, croisant quelques personnes qui pêchent en apnée. Le paysage est différent de celui de l’île de Coron. Des collines pour certaines complètement déforestées offrent des formes épurées aux couleurs chocolat, lie de vin ou dans des dégradés de vert, allant jusqu’au gris et bordées de mangroves.
Nous remontons ensuite le chenal qui contourne l’île d’Apo par l’est. Nous commençons à voir des élevages d’huîtres perlières qui monopolisent le centre des bras de mer, mais ne nous gênent pas avec nos embarcations légères. Des maisons sur pilotis sont souvent installées au milieu. Nous passons près de l’une d’elle ou un chien très sage nous regarde passer entouré de pots de fleur joliment disposés. Il y a de plus en plus de mangrove et nous entendons au loin les tronçonneuses des forestiers. Grâce aux informations de Greg nous trouvons un étroit chenal caché dans les palétuviers qui nous permet de nous faufiler vers l’ouest pour atteindre Ditalamang point où nous retrouvons des falaises calcaires. Nous nous arrêtons dès que possible quelque peu fatigués par cette longue matinée et faisons honneur à notre casse croûte.

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Un étroit passage dans la mangrove permet de contourner Apo Island par le nord.

Avant de repartir, Sandrine qui a repéré une balance devant une cabane va voir s’il n’y aurait pas des poissons à vendre, car nos pécheurs n’ont pas beaucoup de réussite. Bingo, nous achetons 2kg de beaux poissons pour 3€ et on nous donne même de la glace pour les conserver jusqu’au soir..
Nous recherchons ensuite un lieu de plongée ou une épave repose dans moins de 10m d’eau. En fait, la mer est trouble, et nous la recherchons vainement. Nous contournons Tangat island, profitant de la végétation exubérante au milieu des éperons calcaires et guettant les oiseaux. Nous inspectons les plages. La première est occupée par un cimetière, la seconde est habitée, la troisième est entièrement utilisée par un centre de plongée. Nous allons voir les prix, mais c’est loin de notre budget, et nous avons pris goût aux bivouacs perdus. Nous revenons donc sur nos pas de peur de ne rien trouver plus loin et retournons à la deuxième plage ou les occupants de la maison nous donnent sans problème l’autorisation de camper. Et en plus, ils n’ont pas de coq pour nous réveiller la nuit…
Nous faisons sur notre grille les poissons que nous avons du mal à finir tellement c’est copieux.

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Tangat Island et sa forêt luxuriante.

  • Samedi 14 février :

Notre voisin vient nous rendre visite avant d’aller travailler au resort vu la veille. Il nous situe l’épave et va travailler en pirogue. Nous repartons finalement en arrière, faisons le tour de l’île par l’autre coté et cherchons à nouveau l’épave. Nous la trouvons enfin, mais, l’eau est trouble et il n’y a pas grand-chose de spectaculaire à voir, les coraux et poissons sont plus intéressants. Après avoir contourné l’île, nous traversons vers la cote en croisant moult champs d’huîtres.. Nous longeons Santa Monica, c’est moins spectaculaire; le vent nous accueille dans une petite passe le long de Lusong island. Il nous freine un peu le long de l’ile puis nous pousse se joignant au courant pour nous faciliter la traversée vers Marily Island. Nous commençons à nous demander ou nous allons trouver un endroit pour nous poser le soir. A l’approche de Culion, nous passons par le plus grand des hasards devant des maisons avec un panneau d’affichage qui attire notre oeil. Une femme en train de laver du linge vient à notre rencontre et nous annonce que c’est un resort alternatif fait pour accueillir occasionnellement des touristes mais surtout des autochtones pour des actions de formation destinées à la sauvegarde des valeurs Tagbanuas et de les adapter aux changements de la planète. Cela va de la construction de maisons traditionnelles, à l’étude de la faune, en passant par des cours de cuisine.

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Le sympathique Resort de Mina...

Autant nous avions boudé celui de Tangat, autant nous avons envie d’aider cette initiative.
Quelques grands bungalows en bambou constituent ce centre. L’étage est un grand dortoir et le bas une salle de classe qui donne sur un ponton et la mer. Il suffit de déplier un matelas et une moustiquaire et de profiter de la belle architecture du toit de palmes. En retrait un autre bâtiment du même genre est constitué d’une salle à manger au bas et d’une grande pièce en chantier à l’étage, le tout, dans le style traditionnel.
Deux petites pièces avec des baquets d’eau servent de douches et des toilettes sèches sont prévues, mais gare aux blattes géantes qui sortent de l’ouverture.
Pour la première fois, nous pouvons nous laver à l’eau douce, même si nous l’utilisons avec parcimonie.
Mina envoie son mari faire des courses à Culion distant de 10 km pour nous faire à manger du poisson et un shop suey de légumes accompagnés de quelques bières gardées au frais dans une glacière.

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Le batîment principal a été construit dans la plus pure tradition tagbanua. L'ossature et la couverture sont en bambou et assemblés par des lanières naturelles.

  • Dimanche 15 février.

La nuit a été difficile pour Patrick qui a été malade et grelotte de fièvre. Nous avons eu malgré tout la chance d’être bien protégé de grosses averses qui se sont abattues pendant notre nuit.
Ce n’est pas possible de partir dans ces conditions. Du coup, Patrick reste au resort avec Sandrine. Pierre et Carole vont pour la journée visiter Culion et marcher un peu sur les hauteurs à la recherche d’oiseaux à observer. Philippe et Dani vont manger avec eux des calamars sur le port et continuerons plus au sud faire le tour de l’île de Tanaban. On les retrouvera le lendemain si nous partons, en leur laissant un mot et nous avons les portables et les talkies walkies.
Vers 10h30, Patrick est un peu moins mal et Sandrine va faire un petit tour en Kayak. Elle trouve un étroit chenal dans la mangrove qui mène à une source? Des singes peu farouches mais sur leurs gardes se laissent observer. Retour pour manger des pâtes chinoises et des bananes avec le malade, c’est bon signe, il mange. Pendant qu’il se repose à nouveau, Sandrine repart pour pousser jusqu’à Culion en longeant les îles après avoir fait une petite plongée qui sera l’une des plus belle dans la passe à coté de notre île. Il y a des coraux de toutes les couleurs et une multitude de poissons.

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Coraux à gogo...

Le village est pittoresque, très habité avec des rues sur pilotis qui s’avancent sur la mer. De la musique, des discussions animées s’échappent des maisons, sans oublier les coqs, attachés par une patte qui attendent un combat. Une énorme église trône sur une butte et les tuk tuks et les mobylettes défilent sur le front de mer.
De retour à notre île, Patrick prend le frais. Cela va mieux, mais il fera l’impasse sur l’apéro et préférera le coca ramené de la ville.
Notre hôtesse nous allume le feu alimenté par des palmes sèches pour faire notre cuisine et aussi du pain pour le petit déjeuner. C’est un peu comme nos antiques cuisinières à bois, avec les différents trous réglables pour s’adapter aux casseroles, l’ensemble étant en béton, saufs les anneaux de métal. La aussi, il faut avoir à l’oeil le coq qui a tôt fait de sauter sur la table. Bonjour la grippe aviaire.
Les aventures de Dani et Philippe pendant ce temps là :
« Après avoir quitté Carole et Pierre, nous continuons vers le sud et tentons un passage dans la mangrove pour shunter la presqu’île qui est en fait une île. Nous longeons ensuite toujours des mangroves, pas de plages, mais des îlots peu élevés avec une végétation rabougrie. Nous traversons ensuite pour atteindre le sud de Tambon Island. Il n’y a pas vraiment de plages, justes des habitations sur pilotis entre les mangroves. Nous trouvons tant bien que mal un bivouac dans la grosse baie de l’île à la nuit tombante. Nous ne sommes pas loin d’une maison et les chiens donnent l’alerte. Le propriétaire vient nous voir avec une lampe et nous partageons avec lui quelques cacahuetes. Hélas pour nous, le coin est envahi par les moustiques. C’est une véritable invasion qui rend sportive la préparation du repas. Pendant la nuit, une grosse pluie met à l’épreuve la tente de Dany et le hamac de Philippe protégé par une bâche. »

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L'abondante végétation qui borde les rivages facilite l'utilisation du hamac.

  • Lundi 16 février :

Ce matin, chacun a retrouvé son énergie, et nous laissons un plan détaillé du trajet que nous comptons prendre, avant de partir vers 8h.Nous renonçons à aller plus au sud de Culion. Nous avons l’impression qu’il y a beaucoup de mangroves, des cotes pas très variées, et nous sommes juste en temps pour en faire le tour, d’autant que la cote Est est peu protégée. Nous préférons aller en direction de Busuanga ou Greg nous a un peu décrit les endroits à voir. Direction Marily Island que nous longeons par le sud. Il y a toujours beaucoup de mangroves, mais il y a partout des habitations sur pilotis la plupart très sommaires. Par endroit, l’eau est tellement claire que nous voyons les coraux multicolores. Au sud de Bak Bak island, nous entrons dans une large baie dans laquelle arrivent deux rivières. Nous apercevons dans les hauts arbres de la rive de gros oiseaux bruyants aux becs énormes, des casoars. Nous restons un long moment à les observer aux jumelles puis nous partons vers le sud-est dans un dédale de chenaux étroits bordés par des habitations. Nous croisons aussi des hommes qui construisent des nasses pour la pêche. Au bout d’un certain temps, nous arrivons à un cul de sac et nous demandons à un pécheur qui vient d’arriver la direction des waterfalls dont nous a parlé Nina. Il nous montre une direction, puis se ravise, remonte dans sa pirogue et nous double pour nous montrer le chemin. Nous avons du mal à le suivre tant il est rapide. Nous rejoignons le lit principal de la rivière qui en fait est balisé de piquets blancs. Nous remontons sur quelques km jusqu’à un village niché au pied des collines. L’eau chute de quelques mètres dans une belle vasque. Une spectaculaire passerelle permet de passer les cascades pour aller plus haut. Nous mangeons quelques biscuits, nous nous rafraîchissons dans l’eau et discutons un peu avec les quelques femmes qui avec une multitude d’enfants nous regardent à distance.

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Pour trouver le village, un autochtone nous guide à travers le dédale de la mangrove.

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Le téléphone ne passe pas et nous ne pouvons pas indiquer aux autres ou nous sommes dans ce labyrinthe alors, nous nous hâtons de ressortir et d’aller pique niquer à la sortie de la baie. Sandrine envoie un SMS pour nous situer avec l’heure d’émission, car les messages partent mais arrivent au destinataire avec des décalages fantaisistes. Nous avons même reçu des messages qui n’avaient pas été envoyés et semblaient plausibles bien qu’énigmatiques. Nous allumons aussi le talkie walkie toutes les heures au cas ou. Finalement, le message arrive quelques heures après, Philippe ayant mis son téléphone au bout de sa pagaie pour améliorer la réception. Ils ont parcouru une grande distance à toute vitesse pour nous retrouver et en fait nous sommes derrière eux. Nous les retrouvons quelques heures plus tard…
En fin de journée, nous traversons pour rejoindre Lamud Island et une petite île ou nous avons aperçu une plage aux jumelles. Le temps est de plus en plus menaçant, mais la pluie nous épargne.

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Pass Island, un petit coin de paradis...

L’endroit est idyllique, et nous sommes bien contents que la famille qui y habite et en prend soin nous autorise à y passer la nuit moyennant 100 pésos chacun.
Sur la plage de sable blanc, une trace de tortue indique une ponte récente, mais cette nuit là nous n’en verrons pas. Encore une belle soirée auprès du feu après l’apéro et le repas habituel de riz et de légumes à la sauce au lait de coco.

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Petit déjeuner sur plage de sable blanc, c'est dur la vie...

  • Mardi 17 février :

Le ciel est bien dégagé. Nous embarquons vers 8h30 alors que le vent d’est se lève. Nous allons en direction de Napulo Island et Galoc Island et nous nous enfilons dans le chenal qui mène vers la baie au nord est de l’île de Culion. Le vent nous pousse, mais à l’entrée de la baie bordée de mangroves à perte de vue, le manque d’enthousiasme est unanime. La mangrove, c’est bien, mais, la variété, c’est mieux. Nous faisons donc demi tour et entamons le tour de Popototan island. Nous faisons une petite pause près ce qui nous semble être un village abandonné et qui est en fait un cimetière aux tombes protégées par des toits de palmes. Un imposant et luxueux resort occupe ensuite le fond de la baie et il y a des résidences imposantes sur les hauteurs. Mais nous avons peu de rêves de confort et nous continuons vers la suite de la cote qui devient plus sauvage et jolie avec des rochers aux dégradés harmonieux et aux formes torturées. L’eau claire laisse apparaître de beaux fonds coralliens.
Nous franchissons le cap au sud ouest, toujours poussés par le vent. Derrière de très belles plages désertes, surmontées de beaux arbres s’offrent à nous. Nous en choisissons une adossée à un éperon rocheux qui domine les eaux cristallines pour notre pause de midi.

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Popototan Island

La plongée en apnée nous révèle de beaux fonds, face au large dans une eau transparente et poissonneuse puis nous montons en haut du promontoire pour profiter de la vue avec plus de hauteur.
La suite de l’île reste assez sauvage et ce n’est qu’à son extrémité que nous retrouvons quelques luxueuses résidences. Nous allons ensuite vers Malbinchilao island que nous longeons par l’ouest. La falaise sculptée de plis monstrueux est percée d’abris et de petites grottes. Sandrine repère des bigorneaux sur les rochers et nous profitons d’une mini plage pour laisser les kayaks et faire le plein de coquillages pour l’apéritif.
Nous enchaînons les deux îlots suivants tout aussi beaux. Bordés à l’ouest par des falaises, il offre à l’Est de belles plages souvent habitées. L’après midi avance et nous choisissons de nous arrêter près d’une maison en chantier qui semble abandonnée. Il y a aussi de petits abris de bambou en ruines, des papayers, et des bougainvilliers. Personne à l’horizon bien que l’endroit semble fraîchement entretenu. Le sol a été nettoyé de ses pierres et coquillages et balayé. Ce n’est pas très sauvage, mais le bivouac est confortable et la passe pleine de coraux et de poissons. Les pécheurs repartent pour rapporter de quoi manger, mais sans succès.
L’apéro est perturbé par les moustiques qui attaquent en masse, hélas nous ne sommes pas tous égaux face à eux. Il y a ceux qui peuvent rester torse nu et ceux qui doivent se couvrir complètement. Cela se calme la nuit tombée.

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Bivouac sur Malcatop Island

  • Mercredi 18 février :

Avant de partir, petite séance de snorkeling. Nous traversons ensuite vers l’île de Dicoyan. Il fait très chaud et nous nous laissons aller à une nouvelle séance de baignade au milieu des coraux et des grosses nasses que les pécheurs ont caché par endroits. Nous continuons tranquillement à longer l’île vers l’ouest dans des eaux très claires. A son extrémité, une mangrove très aérée avec de très beaux arbres offre de superbes points de vue vers le large. Le vent se lève pour notre traversée vers Conception. Cela met un peu d’animation et on se concentre sur les vagues.

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L'arrivée à Conception

L’image est maintenant habituelle d’une arrivée au milieu des maisons sur pilotis. Nous laissons nos kayaks vers un grand ponton qui donne accès à la rue principale. Nous pensons aller au restaurent, mais le seul que nous voyons est trop luxueux a notre goût. Nous allons donc compléter nos vivres par quelques produits frais dans les petites échoppes. Il n’y a pas d’eau potable, mais, comme il nous en reste encore nous attendrons la prochaine bourgade : Salvacion. Le village est paisible, très fleuri, et après avoir fait notre tour, nous allons pique-niquer sur le ponton ou un toit de palme nous offre une ombre bienvenue. Nous apprécions notre salade de pomme de terre autant qu’un repas au resto, même sans bière fraîche.

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L'épicerie de Conception

Des enfants en uniforme d’école nous accompagnent dans le chargement des kayaks. Pour la première fois, l’un d’eux nous demande de l’argent.
Nous repartons sous un ciel menaçant, et nous voyons un rideau de pluie au nord qui se rapproche. Mais, il se disperse et nous passons à travers les gouttes. Nous traversons vers Tantangai island puis remontons la cote vers le nord. Il y a toujours alternance de mangroves et d’îlots rocheux. Sur une des plages que nous longeons, nous rencontrons un anglais en train de diriger une équipe de débroussaillage en vue de construire un resort. Il a l’air épanoui, et nous dit qu’il a vu des dugons dernièrement. Cela nous dirait bien d’en voir aussi..
Passé Kaniki Point, nous entrons dans une large baie occupée au fond par la mangrove. Encore de la mangrove et nous sommes tentés de couper la baie mais des bâtiments retiennent notre attention et Sandrine va voir s’il n’y aurait pas quelques poissons à acheter car nos pécheurs sont découragés et bredouilles.
En fait, il s’agit de pêcheurs de poulpes qui les préparent en vue de les exporter. Après quelques hésitations, nous nous laissons convaincre que cela est facile à cuisiner. Notre interlocuteur, très sympathique, est formel : 5 mn au wok et rien d’autre. Du coup nous en achetons 2 pour 3€.

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Cette fois-ci et contre toute apparence, nous y échapperons...

Nous nous arrêtons un peu avant Salvacion sur une plage bordée de vieux palétuviers. La piste passe à proximité, mais, nous n’avons pas tellement le choix et cela n’est pas très gênant vu le peu de circulation. A son extrémité, une famille nombreuse nous donne son accord pour camper, et l’un des enfants particulièrement collant et tonique nous tient compagnie jusqu’à la nuit.
Coté cuisine, Patrick se réjouit car il adore le poulpe. Sandrine est plus sceptique, mais nous nous lançons. Au final, c’est plutôt raté, la consistance s’apparente à du caoutchouc de qualité supérieure, et en plus, il y a la quantité. Nous remettons les restes à cuire et les laisserons toute la nuit sur le feu mourant avec une pierre sur le couvercle.
Au matin, c’est cuit à point, mais il y a peu d’amateurs pour le petit déjeuner. Finalement, les plus téméraires mangeront les restes dans leur salade de midi, au risque d’être malade compte tenu du risque de mauvaise conservation.… Ce qui n’a pas été le cas, mais entre deux alertes intestinales pour Patrick et Sandrine, le stock d’immodium s’épuise.

  • Jeudi 19 février :

Ce matin, Philippe a pris la relève de Sandrine pour faire des petits pains aux raisins qui changent des flocons d’avoine.
La navigation jusqu’à Salvacion est courte et nous arrivons au début de matinée à l’habituel ponton. Nous visitons les rues fleuries et la chaleur nous pousse vers une petite échoppe pour boire quelque chose et faire marcher le commerce. C’est un village accueillant organisé dans un carré formé par quatre rues perpendiculaires. On y trouve plusieurs épiceries, au moins un restaurant, mais ce n’est pas l’heure de le tester. Il y a même des tuk tuks, et une école est en cours d’agrandissement. Nous trouvons l’eau en bouteille de 4 et 6 litres (c’est plus agréable au goût que de mettre des cachets), encore quelques fruits et du jus d’ananas pour les punchs et le petit déjeuner.

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L'hypermarché de Salvacion

Nous repartons en direction de Manolebeng island sous un soleil de plomb, puis longeons le sud de Campane Island occupée par une entreprise de perle bien gardée. Nous croisons beaucoup de pirogues avec ou sans moteur, la cote est très habitée. Nous nous arrêtons sur un très joli petit îlot pyramidal qui en prolonge la pointe sud, encadré par quelques palétuvier dans une eau encore très claire..
Le soleil tape dur, et nous sommes contents de trouver un peu d’ombre. Le vent se lève lorsque nous repartons. Nous contournons l’île au sud de Panlaiton, après avoir croisée des îlots qui ne sont pas sur les cartes. Il semble y avoir là de très beaux coraux, mais la mer agitée nous dissuade de faire du snorkeling en tirant les kayaks. Les rivages sableux sont gardés par des grands récifs coralliens ou la mer déferle, nous obligeant à rester bien au large.. Nous étions tenté pour contourner Palaitan island par l’ouest, mais les conditions de mer de plus en plus difficiles nous font renoncer et revenir sur la cote est plus abritée. Elle est occupée par un joli village de pécheurs qui font sécher les poissons sur des claies, embaumant l’atmosphère à plusieurs kilomètres à la ronde. Il y a de nombreux bateaux parés de lamparos pour la pèche nocturne.

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Le bivouac sur Campane Island

Difficile de trouver un bivouac ici, aussi nous retraversons le chenal pour nous installer sur une grande plage observée aux jumelles au sud de Campane island. A notre arrivée, une ribambelle d’enfants parcourt la plage. Nous craignons le pire, mais en fait, ils sortent de l’école et font les quelques km qui les séparent de leur village. En tenue bleue et blanche, ils restent très discrets et passent leur chemin. Les plus grands viennent nous voir, mais ne nous importunent pas. Un habitant du village voisin nous rend également visite et Dani qui est le traducteur en chef, lui demande l’autorisation de camper puis va visiter le village avec lui. D’autres villageois viennent un moment nous voir avant de partir à la pêche.
Ce soir, Philippe refait du pain que nous n’aurons pas l’occasion de goûter au matin, un mystérieux voleur s’en étant occupé pendant la nuit (chien, singe ?)

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Philippe dans le rôle du boulanger

  • Vendredi 20 février :

Malgré les différents villages et la foule de bateaux qui pêchent de nuit, nous n’avons pas été gênés par le bruit
Les enfants repassent devant nous pour aller à l’école pendant notre petit déjeuner. Ensuite passent des gens qui vont au travail.
Nous embarquons vers 8h et en longeant le village, nous disons au revoir à notre hôte et il nous assure par geste que la météo est bonne pour aller à Black island. La traversée prend une bonne heure. La mer est calme, mais une longue houle venant du nord nous rappelle que nous ne sommes plus protégés des humeurs de la mer de chine. L’île nous ressemble en plus petit à celle de Coron et nous avons plaisir à retrouver les falaises déchiquetées et la végétation luxuriante. Nous accostons sur l’unique plage. Un campement permanent y est installé et la beauté du site nous aurait bien plus pour y installer notre bivouac. L’eau est limpide, mais les fonds ont l’air abîmés. Nous entamons le tour par le nord, plus exposé au vent et à la houle. Elle est plus prononcée et s écrase avec fracas sur les hautes parois. Du coup, nous restons à distance mais profitons de la vue sur les sommets et les langues de végétation qui descendent. Il n’y a pas d’abris, et la falaise est quasi ininterrompue. Malgré tout, nous croisons deux pêcheurs au travail, ballottés par les vagues sur leur minuscule pirogue. Le cap sud est bien trop rapidement atteint et nous terminons notre tour sur la plage pour refaire une baignade avant de retraverser.

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Black Island

La brise se remet à souffler, la mer est moins calme, mais rien de bien méchant. Une heure encore et nous atteignons Detobet Point que nous dépassons pour aller nous poser près d’un petit village juste derrière le cap. La pause s’impose.
Nous remontons ensuite le chenal qui longe à l’ouest Campare island. Le secteur est très calme, et aucune embarcation ne croise dans le secteur. Nous piquons ensuite plein est pour rejoindre les grandes plages à l’ouest de Busuanga. Encadrés par la mangrove et les palmiers, nous trouvons un petit endroit protégé du soleil et juste assez grand pour y mettre les trois tentes et le hamac. Pour une fois pas d’habitation à l’horizon. Et pour cause, car à marée basse, on est un peu prisonnier des rejets de palétuviers et de la vase.

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Dernier bivouac...

  • Samedi 21 février :

Dernier jour de notre périple.
La marée basse annonce un portage un peu épique, aussi, nous prenons notre temps pour nous préparer et profitons un peu de ce bel endroit. Au loin passent des pécheurs à pieds qui ramassent sans doute des coquillages. A son retour, l’un d’eux nous rejoint sur la plage et nous parlons par gestes avec lui pour voir ce qu’il a péché. Il a un sac plein de coquillages mais semble plutôt pauvre. Aussi, nous lui laissons les quelques kg de riz qui nous restent. Il a du mal a comprendre, pense que nous voulons échanger ses coquillages, mais toujours par geste nous lui expliquons que le programme, c’est resort, voiture puis avion. Nous faisons un heureux, et regrettons ensuite de ne pas lui avoir donné plus de choses qui ne nous serviront plus.
Finalement la marée a remonté un peu et nous nous en tirons bien. La cote qui nous reste est une longue plage, beaucoup plus accessible que celle que nous avions choisie pour nous arrêter. Tout à coup, nous tombons sur des bungalows et l’embouchure de la rivière Busuanga. C’est là que nous avons rendez vous avec Greg dans l’après midi, mais avant, nous allons remonter la rivière. Le début est un peu rébarbatif et nous traquons les endroits ombragés. La végétation composée de bambous et de palmiers n’est pas très variée.

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Sur la Busuanga river

Un petit détour par un affluent paraissant plus sympathique se heurte rapidement à l’insuffisance du débit et nous nous arrêtons à un pont ou passe la route de Coron. Pause biscuit puis retour dans l’autre branche. Après avoir dépassé un autre pont digne de la rivière Kway, les rives changent peu à peu d’allure, le cours d’eau se resserre en méandres et à l’approche des premiers reliefs, nous rencontrons de petits rapides. C’en est fini de l’eau saumâtre. Ici, la forêt est plus belle, il reste encore quelques arbres de belle dimension. Les débarquements sont fréquents, et cela met de l’animation. Nous croisons quelques fermes barricadées de bambous et des groupes qui chargent des sacs de graviers pour la piste toute proche. Ils sont souriants et nous saluent en riant. Nous cassons la croûte sur une plage de galet et finissons les boites dans notre salade. Petite baignade dans une belle vasque, désallage du matériel et nous continuons. Malgré la végétation, les varans et les oiseaux plus nombreux, nous nous lassons des débarquements et finissons par abandonner. Avec plus d’eau, on peut remonter presque jusqu’au centre de l’île. La descente est rapide et vers 16h nous revenons à l’embouchure pour rendre les kayaks et plier le matériel. Greg va faire des courses pour que le cuisinier nous prépare un bon repas de crabes, poissons poulets et salades arrosés de moult bières. Soirée bien douce face aux îles avec déjà un peu de nostalgie.

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  • Dimanche 22 février/

Départ matinal pour l’aéroport que nous rejoignons en deux heures de pistes, refaisant une partie de notre parcours en kayak avec une autre vision des paysages et des villages traversés.

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Commentaires
J
Bonjour, c'est sympa d'avoir ainsi le récit de votre périple et quelques photos ! Nous, nous étions aussi au soleil, au Chili, un peu avant vous mais avec les mêmes problèmes de neige à Roissy.<br /> Pas de doute, se payer une petite tranche de Tropiques au beau milieu de l'hiver, c'est une gâterie dont on ne se lasse guère...<br /> <br /> Amitiés à tous
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